Femmes engagées

Dans le quartier le plus pauvre de Tours, le Sanitas, l’engagement des femmes contribue à une forte dynamique citoyenne. Commencée en 2018, une série de portraits-vidéos fait désormais état de cet engagement. Qu'elles oeuvrent à titre bénévole ou en travaillant pour une association, la personnalité de ces quatre habitantes insuffle une énergie favorisant l’échange et la solidarité. Sans prétendre au militantisme, leur investissement montre bien que la chose politique, dans son sens le plus noble, se fait aussi de proche en proche et au jour le jour.

Fatoumata est en service civique au 13 Espace Passerelles et prépare un évènement qui relate une expérience mêlant art et urbanisme, Gri-Gri Pixel, qui l’a bouleversé à Madrid. « Il y a cette sensibilité que j’accumule depuis très très jeune sans savoir quoi en faire, qui s’est transformé parfois en agressivité, parfois en repli sur moi-même. Alors j’ai inventé une musicienne, Sheevaï. Sheevaï, c’est la violette, Sheevaï c’est peut-être tout ce que je n’arrive pas encore à être. »

Aurélie, en réalisant son rêve, permet à tous les habitant.e.s de jardiner en plein coeur de leur quartier. De la fabrication de bacs, d’abris à insectes et oiseaux, aux semis d’engrais vert et de légumes variés, le Planitas, jardin Incroyables comestibles est un lieu d’échanges permanents, s’enrichissant des cultures et des rapports à la terre incroyablement cosmopolites du quartier.

Keltoum est salariée de Régie +, la régie de quartier, en tant que coordinatrice et médiatrice, accompagnatrice et traductrice à la Poste. Dans le film, elle exprime son attachement fort aux autres habitant.e.s à travers sa mission de médiatrice d’été dans l’espace public. Elle nous expose avec une grande franchise son regard et ses valeurs d’écoute, d’attention et de solidarité.

Jessica anime un atelier de maroquinerie dans un petit local prêté par le Centre social Pluriel(le)s. Autodidacte, elle a décidé de prendre la suite d’un formateur qui lui a transmis la passion du travail du cuir. Depuis, plus de vingt élèves de tous âges suivent chaque année son atelier dans une ambiance chaleureuse et amicale d’entraide et de partage de savoir. Les ventes de leurs créations et une aide du Centre social leur permettent de se fournir en matière première et d’organiser une sortie près de Cholet dans la « caverne d’Ali Baba » du cuir.

Malika a mené une carrière d’enseignante puis de formatrice auprès de personnes en situation d’illettrisme. Elle se consacre aujourd’hui à l’animation d’un atelier couture, poursuivant ainsi sa mission pédagogique auprès des femmes du quartier. La couture est devenue sa passion, les deux ateliers hebdomadaires se révélant être aussi de formidables tisseur de liens. Son profond engagement l’a amené également à intégrer un collectif de discussions « Le café des femmes Plurielles ». En parallèle, elle a décidé de prendre de plus en plus de responsabilités jusqu’à être élue vice-présidente du Centre social Pluriel(le)s. Lier présence sur le terrain et participation à la prise de décisions est sa manière de faire bouger les choses.

Cette série documentaire a été réalisée par Yvan Pousset et co-écrite avec Ida Tesla, dans le cadre de Sanitas du Futur, chantiers participatifs de création artistique dans les lieux de la vie quotidienne de 2018 à 2020. Sanitas du Futur est portée par Pih-Poh en coopération avec le Centre Social Pluriel(le)s, le Planitas et deux coopérateur-trices d’Artefacts. Il est soutenu et financé par la Drac Centre-Val de Loire/MACTI, le Conseil régional Centre-Val de Loire/AVOSID, l’Etat/Préfecture/DDCS/ANCT, Tours-Métropole, la Ville de Tours, Tours Habitat.